mardi 16 juin 2009

Jimmy Carter: "A Gaza, Israël détruit et empêche de reconstruire"



Prix Nobel de la Paix et ancien président américain, Jimmy Carter s'est rendu dans la bande de Gaza et s'est montré très affecté par les conditions imposées par Israël à la population palestinienne. Dans le même temps, deux ONG israéliennes ont montré, documents officiels à l'appui, qu'Israël empêche toute possibilité aux Palestiniens de Gaza de se rendre en Cisjordanie, favorisant au contraire les mouvements inverses.
L'ancien président américain Jimmy Carter a dénoncé le blocus israélien imposé à la bande de Gaza et déploré la dévastation causée par l'offensive israélienne de décembre/janvier contre le territoire palestinien contrôlé par les islamistes du Hamas.
Jimmy Carter, ancien président américain et prix Nobel de la Paix, est arrivé à Gaza ce mardi par le terminal d'Erez en provenance d'Israël, et s'est rendu sur des sites détruits par l'offensive israélienne qui a dévasté la bande de Gaza en décembre et janvier dernier (faisant environ 1400 morts). Il a également visité une école américaine totalement détruite dans un raid aérien israélien.
Les Palestiniens de Gaza sont traités comme des animaux
"Je suis très affecté. Je dois retenir mes larmes en voyant la destruction qui a été infligée sur votre peuple", a-t-il déclaré. "Je suis venu à l'école américaine. Elle éduquait vos enfants, elle était financée par mon pays et je constate qu'elle a été délibérément détruite par des bombes larguées par des F-16 fabriqués dans mon pays. Je me sens en partie responsable pour ce qui s'est passé et tous les Américains et les Israéliens doivent avoir le même sentiment", a-t-il ajouté.

La bande de Gaza a été dévastée par l'offensive israélienne. - EPA
"Ce n'est pas bien de voir cette destruction, mais ce n'est pas bien non plus de voir des roquettes tomber sur Sdérot (dans le sud d'Israël). Toute cette violence doit cesser", a-t-il encore dit.
Jimmy Carter s'est ensuite entretenu à Gaza-ville avec des responsables de l'Unrwa, l'agence de l'ONU d'aide aux réfugiés palestiniens. Il a déploré le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza, où la situation humanitaire est décrite comme alarmante par des ONG humanitaires internationales. "Tragiquement, la communauté internationale reste trop souvent indifférente aux cris de détresse, et les citoyens de Palestine sont traités comme des animaux plutôt que des êtres humains", a-t-il dit.

Israël impose un blocus serré à l'entrée de la bande de Gaza, qui empêche ou rend très difficile la reconstruction. - EPA
Affirmant que "1,5 million de personnes (la population de la bande de Gaza) sont privées des besoins élémentaires de la vie", il a assuré que "jamais dans l'Histoire une aussi grande communauté n'a été brutalement dévastée par des bombes et des missiles et ensuite privée des moyens de s'en remettre". "Mon pays et nos amis en Europe doivent faire tout ce qui est nécessaire pour convaincre Israël et l'Egypte d'autoriser l'entrée des produits de première nécessité à Gaza."
Gaza, un trou noir où Israël jette les Palestiniens pour ne plus s'en occuper
Parallèlement à la visite de Jimmy Carter dans la bande de Gaza, deux ONG israéliennes ont mis le doigt, documents officiels à l'appui, sur une politique israélienne délibérée bien connue par la communauté internationale, et qui consiste à empêcher au maximum que des Palestiniens de Gaza se déplacent en Cisjordanie."Cette procédure constitue une escalade de la politique israélienne de séparation entre Gaza et la Cisjordanie", affirme Joël Greenberg du Centre Hamoked, une ONG pour la défense des droits de l'Homme. "Israël empêche les habitants de la bande de Gaza de déménager vers la Cisjordanie, sous des prétextes sécuritaires et politiques", a-t-il dit lors d'une conférence de presse conjointe avec le Centre Gisha pour la liberté de mouvement.
Dans la pratique, "la procédure censée limiter la réinstallation en Cisjordanie en provenance de Gaza aux cas dits humanitaires ôte toute signification au terme humanitaire", ont affirmé les deux ONG dans un communiqué. Elles basent leurs conclusions sur un document gouvernemental israélien, obtenu en réponse à une demande de Hamoked, justifiant les raisons pour lesquelles Israël rejette les demandes de réinstallation d'habitants de la bande de Gaza depuis la prise de pouvoir par le mouvement islamiste Hamas dans ce territoire il y a deux ans.
Selon ces ONG, ces directives répondent à une politique destinée à encourager le relogement de Palestiniens de la Cisjordanie vers la bande de Gaza et non pas l'inverse. "Des familles qui ne peuvent pas vivre ensemble en Cisjordanie sont forcées de déménager à Gaza, même si leurs maisons, leurs proches et leurs amis se trouvent en Cisjordanie", disent ces ONG.
"Pour Israël, la bande de Gaza est comme un trou noir, on y jette des Palestiniens et on ne s'en occupe plus", a déclaré Yadim Elam, un avocat de Gisha, rejoignant ainsi les conclusions de Jimmy Carter.
LeVif.be, avec Belga
Merci Delphine pour le lien

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